Annoncé depuis juillet 2007, Fez était très attendu et vient tout juste de sortir sur XBLA. Ce jeu de plate-formes en apparence classique cache en fait une idée plutôt sympathique : la possibilité d’un coup de gâchette de tourner le décor et de voir ce qui se cache derrière. Mais est-ce une idée suffit à faire un jeu ?
Les premières minutes de Fez sont assez réjouissantes. Une fois le pouvoir en main, après un petit reboot du jeu — factice, ne vous inquiétez pas — on découvre l’étendue des possibilités. Les deux gâchettes font donc pivoter le décor et dévoilent de nouveaux chemins mais aussi des agencements de plate-forme différents. Une structure paraît lointaine ; après un coup de gâchette elle se retrouve à distance de saut.
La petite déception — ou le soupir de satisfaction, c’est selon — est que la difficulté du jeu est plus basée sur la réflexion que les réflexes. Les incapables du pad, ceux pour qui même Super Mario Land 3D est une longue et douloureuse épreuve de patience, bref, pour ceux qui n’aiment pas la plate-forme, Fez est impeccable. Il faudra plus souvent préparer son escalade ou trouver comment atteindre tel point plus que de faire des sauts millimétrés, d’autant plus qu’en cas de chute mortelle, le joueur reprend son personnage au dernier endroit où il a posé le pied. Fez n’est pas pour autant un jeu facile : il s’agit presque plus d’un jeu d’exploration et d’énigmes, qui éparpillent le monde, souvent codées, parfois demandant d’utiliser les QR Codes (vous savez, ces gros pavés de pixels que vous devez lire avec votre smartphone ?) pour débloquer un cube.
Parlons un peu de ces cubes : au lieu des étoiles de Mario, vous devrez récupérer des cubes. Il y en a deux sortes, les normaux, jaunes et scintillants et les anti-cubes. Ces derniers sont très difficilement trouvables, planqués comme jamais. Il faut 32 cubes (simples ou anti) pour terminer le jeu, et il y en a en tout 64. Il vous faudra quelque chose comme trois ou quatre heures pour voir la première fin mais Fez est aussi un titre qui se fait en profondeur. On y explore des niveaux plutôt superbes, on découvre des ruines et des bâtiments impressionnants, on résout des énigmes codées dans un mystérieux alphabet, etc.
Côté direction artistique, Fez assure… ou presque. Le jeu possède des graphismes 8-bits déjà vus et revus ces dernières années ; heureusement que le concept est frais et original. Côté musique, on retrouve de très belles nappes électroniques, qui rappellent la musique de Vangelis pour Blade Runner qui vient donner au titre une ambiance assez marquante malgré quelques défauts techniques agaçants.
Durant ma partie, j’ai eu droit à plusieurs freezes de la console, à un retour direct au dashboard, à des niveaux qui ramaient et à des bugs de son. Ça fait beaucoup pour un seul titre, surtout que d’habitude Microsoft peaufine ses jeux sur le XBLA. Un patch est en cours de préparation par les développeurs, mais tout de même.
Pour résumer, Fez est un jeu à deux faces. D’un côté, le petit plateformer simple et plaisant ; de l’autre, un jeu d’énigmes assez complexe et confus. Le jeu vous demandant de récupérer 32 cubes, vous pourrez voir la fin sans vous arracher les cheveux. En même temps, ce serait dommage de passer à côté d’une œuvre aussi sympathique et originale que Fez.
Un jeu de : Polytron Corporation
Editeur : Indépendant
Walkthrough : 3-4h
Date de sortie en France : 17 avril 2012
Support : Xbox 360 (Xbox Live)
Prix : 800 Microsoft Points (environ 10 €)
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