L’invité du dimanche est devenu l’invité du mercredi, jour des enfants, de la fête et du youpi.
Après avoir testé pour nous la Dingoo (Partie I & partie II), Le Yéti s’offre son premier billet d’humeur sur Plopisation et viendra chaque semaine (on croise les doigts) taper sur son clavier avec ses grosses paluches dans l’espoir de faire réagir les gens.
Cette semaine, la victime est L.A. Noire et ses collectibles (à prononcer avec l’accent anglais qui va bien) mi-bien mi-foireux.
Sérieusement Team Bondi, c’est quoi ton problème avec les collectibles ?
Vous savez très bien de quoi je parle, ces trucs qui pullulent dans les jeux, qui viennent gonfler la durée de vie et qui justifient parfois l’achat de guide stratégique ? On le sait depuis des années, ces collectibles font la joie de certains joueurs et énervent les autres, au même titre que le succès et que les trophées. On sait aussi qu’il existe, en gros hein, trois types de collectibles : les inutiles, les défis et les utiles.
Les utiles sont ceux qui offrent quelque chose qui va réellement servir au joueur : les plumes de Assassin’s Creed 2 donnent arme et armure, les enregistrements audio de Bioshock aident à créer un univers et une narration cohérents, les éclats de inFamous augmentent la barre d’énergie de Cole.
Les inutiles eux, ne servent réellement à rien. Les données à pirater dans les derniers Call of Duty, les drapeaux de Assassin’s Creed premier du nom ou les pigeons de GTA IV ne sont là que pour occuper le joueur quelques heures de plus. Sans intérêt pour la majorité, ils permettent à certains d’augmenter la durée de vie.
Il y a les défis. Ceux là sont intéressants car ils peuvent être inutiles ou utiles mais ils demandent une certaine adresse, du skill. Dans Mario Galaxy (voire la majorité des jeux de plate-forme Nintendo), récupérer les étoiles de tous les niveaux va non seulement augmenter la durée de vie mais vous faire saigner des mains.
Lorsqu’on joue à L.A. Noire, il a quatre collectibles à choper, optionnels et potentiellement zappés par le joueur :
- 50 « street crimes », de petites affaires plus orientées action que l’intrigue principale ;
- 95 voitures à piloter ;
- 25 lieux uniques de Los Angeles ;
- et 50 bobines de films noirs célèbres.
Je ne parle même pas d’un cinquième type, des badges de policiers, qui sont disponibles dans un des DLC du jeu…
Le premier collectible est ‘achement sympathique et change un peu la routine du jeu. L’intérêt est là puisqu’on se retrouve à courir, à poursuivre des méchants et à les flinguer. Les lieux à visiter donnent un charme particulier au jeu, regorgent d’informations intéressent et vont même jusqu’à prendre part à une des affaires. Les voitures occuperont les plus matérialistes avec quelques modèles originaux ou rapides, de quoi débloquer plus facilement certains succès…
Restent les bobines.
L’idée de lier L.A. Noire avec les jeux qui l’ont inspiré et tout à fait honorable. Problème : leur recherche est chiante à mourir. Elles n’apparaissent pas sur la carte, ne sont pas signalées quand on s’en approche et une fois trouvé, à part le nom du film — qui ne dira sans doute rien à 80% des joueurs — et donner 5 misérables points d’expérience, elles ne servent à rien.
C’est d’autant plus dommage que les autres collectibles sont originales, distrayantes ou améliorent l’expérience de jeu. Si on avait été dans un gameplay plus souple, sans doute que l’exploration de la ville à pied et en passant chaque recoin au peigne fin aurait été plus agréable. Ce n’est pas le cas.
L.A. Noire regorge de qualités et surtout celle de ne pas tomber dans la facilité : les intrigues sont complexes, le jeu prend des parti-pris assez neufs ou tout du moins innovants. Alors pourquoi avoir fait la moitié du chemin avec ces bobines ? On aurait voulu en savoir plus sur les films, lire des synopsis, voir des bandes annonces ou quelques photos. Cole Phelps se retrouve face à face avec une énorme bobine et l’air un peu déboussolé. On se demande presque si c’est pas fait exprès, histoire de pousser les gens à acheter le guide stratégique et cocher méthodiquement chaque bobine. Ou alors forcer les gens à aller s’inscrire sur l’excellent Rockstar Social Club qui permet de comparer son avancée avec celle de ses amis et de voir sa check-list.
Gros dommage pour un grand jeu dont je vous reparlerai sans doute dans un futur proche… D’ici là, libre à chacun de balayer chaque centimètre carré de l’immense Los Angeles ou simplement suivre son guide préféré.
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