Sotchi 2014 : Remettre du fun dans les Jeux Olympiques de la honte

Ça y est, c’est officiel. Même si certaines épreuves ont commencé hier, les Jeux Olympiques d’hiver 2014, à Sotchi en Russie, commencent aujourd’hui.
Car ce soir, c’est la cérémonie d’ouverture. Mais en attendant un spectacle époustouflant (vu le prix que ces jeux ont coûté, ce serait la moindre des choses), le sujet vous ennuie ?
Il faut dire qu’ils ne font pas trop rêver les jeux cette année, vu que c’est plus la fête à la polémique qu’à l’esprit sportif.

Le « problème gay »

Mais il faut avouer que c’est  Vladou (oui, c’est comme ça que j’appelle Vladimir Poutine, avec une gueule pareille, il mérite un surnom choupi) qui a commencé, avec sa petite phrase charmante censée rassurer les homosexuels suite aux lois anti-gay passées et à venir en Russie :

« Vous pouvez être tranquilles et détendus, mais laissez les enfants tranquilles »

Parce qu’on le sait tous très bien que le passe-temps favori de ce « lobby de déviants sataniques », c’est de chopper des enfants pour les convaincre qu’être homosexuel, c’est trop hype, promet-jure-crache que quand tu seras grand tu feras homosexuel.
(On va la prendre comme ça, cette phrase hein, et ne pas envisager une seconde qu’en 2013, le président d’un des cinq Etats membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU puisse confondre pédophilie et homosexualité. On n’est plus dans les années 80 hein ! Hein ?!)

Du, coup, pour Sotchi 2014, c’est protestation, militantisme et cafouillage au menu.

Protestation quand Barack Obama a annoncé cet été n’avoir « aucune patience pour les pays qui cherchaient à intimider ou nuire aux gays, lesbiennes ou les transexuels » et qu’il envoie une délégation officielle pleine de lesbiennes et dépourvue de membre du cabinet du président.

doodle_sotchi

Militantisme quand, pour rajouter un peu de fun à cette journée d’ouverture, Google s’est fendu d’un doodle  aux couleurs du drapeau LGTB simplifié, surplombant un extrait de la charte olympique et que ledit doodle renvoie vers une page listant les sites consacrés à cette fameuse charte olympique, le tout visible aussi depuis la page d’accueil de Google Russie. :love:
Il y a quelques jours, c’était l’institut canadien de la diversité et de l’intégration qui se fendait d’une vidéo courte mais efficace pour protester contre la répression homophobe.

Cafouillage quand Konstantin Ernst, directeur général de la 1ère chaîne télévisée Russe et directeur de la cérémonie d’ouverture a annoncé que le groupe t.A.T.u participera à la soirée d’ouverture.
Si on suit la logique Russe, ce monsieur devrait prochainement se retrouver en taule : pour commencer, t.A.T.u. est l’anagramme de  «Ta Loubit tou» (celle-ci aime celle-là en Russe) et on se souvient que le groupe avait eu son petit succès  dans les années 2000 grâce, entre autre, à son côté sulfureux dû à la mise en scène d’une relation homosexuelle entre les deux chanteuses dans les vidéoclips et les prestations scéniques. Sans compter que depuis, l’une d’entre elle s’est officiellement réclamée bisexuelle. Bref, ça ressemble beaucoup à de la propagande homosexuelle tout ça, on dirait donc bien que monsieur Ernst va enfreindre la loi et, et sachant le nombre de gosses qui vont regarder cette cérémonie d’ouverture, qu’il ne compte pas « laisser les enfants tranquilles ». C’est un peu n’importe quoi.
Les observateurs internationaux veulent y voir une stratégie gouvernementale pour apaiser le débat durant les jeux, mais vu de ma fenêtre, ça ressemble à une grosse pantalonnade.

Les finitions de la honte

Pendant ce temps-là, le budget et les aménagements à  Sotchi sont aussi au centre des préoccupations. Désastre écologiquecorruption,  exploitation des ouvriers et expropriations abusives (ce reportage est vraiment édifiant), aucun doute, Sotchi fait vraiment rêver.
Ou Pas
Encore moins quand on voit que la ville n’est pas prête à recevoir le public.
Sur le net, la liste des conditions extrêmes d’hébergement des journalistes arrivés sur place ne cesse de s’allonger ; pour rappel, il s’agit de reporters sportifs hein, pas de correspondants de guerre. Quand il n’y a plus de lumière, pas de plaques sur les bouches d’égout, pas de poignées aux portes des chambres et que l’eau coule jaunasse, on peut comprendre qu’ils soient démunis, les journalistes (sportifs) ; on le serait aussi.

BREF !

Cette année, on ne va pas se marrer en parlant de Sotchi. La seule solution : glorifier l’une des 8 nouvelles disciplines olympiques introduite lors de ces jeux d’hiver : le saut à ski acrobatique.
Et pour ce faire, rien de plus simple : il suffit de s’équiper d’une Playstation 2 japonaise, de claquer 30 € pour s’acheter Ski Jumping Pair et c’est bon. A vous les heures de rigolade savourer les figures les plus improbables du monde.
Parce que vous, je ne sais pas, mais moi, je ne me lasse pas des commentaires sur cette vidéo :

Comme quoi, les Jeux Olympiques d’Hiver, à partir du moment où on a une manette, ça peut être drôle.

Author: Diraen

Pour maîtriser un peu mieux le concept de la Diraen (qui se prononce « dira haine »), il faut considérer que je suis maintenant une femme de 40 ans, qui aime tellement les jeux vidéo qu'elle travaille désormais à leur production et qui raconte sa vie ici, plus ou moins régulièrement, depuis plus de 15 ans.

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