J’adore chanter. Avec plus ou moins de justesse et de rythme mais toujours est-il que je chante tout le temps, sous la douche, dans la rue, tout le temps au grand damne de mon entourage. (Pour le moment, aucun rapport avec La Belle et la Bête mais sois patient lecteur, ça va venir.)
Je crois que je dois ça à ma maman qui m’a toujours poussée à comprendre les paroles. Et puis une fois que c’est compris, c’est vite appris.
Ça, couplé au fait que je suis une pleureuse-nostalgique-bon public, fait de moi une cible parfaite pour toutes les productions animées Disney. C’était inévitable : je chante les chansons des grands classiques sur commande.
Pire.
Parfois un seul mot, une seule phrase, une intonations particulière, un rien en fait, suffit à lancer la machine.
« Bonjour… Bonjour ? »
Bonjour, bonjour, bonjour !
«Le vendeur ? Il a dû partir repartir là-bas »
Partir lààààà-bas
« Sinon, je peux vous le proposer en bleu Nuit d’Arabie »
Oh nuit d’Arabiiiiiiiiiiiiiiiie, milles et une foliiiiiiiiiiies…
Oui, non. Vous n’aimeriez pas vivre dans ma tête, je sais, car j’aime les chansons de Disney, je le confesse. D’ailleurs, pour mes 29 ans, mes parents m’avaient offert 4 places pour la comédie musicale « Le roi Lion » et on y avait traîné de force un Sempaï allergique aux comédies musicales et pas fan de Disney. Passé la déception de ne pas retrouver exactement les textes du dessin-animé, j’avais passé un moment magique et avais eu le plaisir de voir que monsieur avait lui aussi apprécié l’expérience.
Donc oui, je suis profondément amoureuse de Disney et plus particulièrement des chansons. Et si tu es comme moi lecteur, tu n’as pas manqué de remarquer que les 3 chansons mentionnées ci-dessus ont un point commun, leur compositeur : Alan Menken.
Cet homme est un dieu vivant pour moi.
Du coup, le 2 juillet dernier, quand on m’a proposé d’assister à un master class donnée par Alan Menken, je ne pouvais décemment pas décliner l’invitation.
Monsieur Alan Menken était en effet de passage à Paris à l’occasion de l’arrivée en France de comédie musicale : la Belle et la Bête.
En tant que film de tous les records, ce classique Disney méritait bien son propre spectacle à Broadway : Premier (et seul, jusqu’en 2010) film d’animation nominé dans la catégorie Meilleur Film aux Oscar et également nominé dans 3 autres catégories (meilleure chanson originale (nominé 3 fois dans cette catégorie), Meilleure musique de film et meilleur mixage de son), il a permis à Alan Menken d’être doublement oscarisé en 1992. Et après treize ans de représentations non-stop à Braodway, entre 1994 et 2007, il était temps plus que temps que le spectacle arrive enfin chez nous !
Cette soirée a été pour moi l’occasion de (re)découvrir l’impressionnant palmarès de ce grand compositeur, avec entre autres ses quinze nominations et ses huit oscars, et d’en apprendre un peu plus sur sa vision créative de la musique du film.
C’était absolument passionnant de l’entendre raconter comment il n’a pas eu besoin de convaincre le staff de Disney d’ouvrir la Belle et la Bête sur une chanson de 6 minutes car la chanson l’a fait pour lui – parce que oui, Belle dure 6 minutes. Mais en 6 minutes, on sait tout du personnage, de son caractère, de la façon dont les gens la perçoivent et de ses aspirations – ou encore que la chanson Gaston a été pensée comme une chanson à boire – et c’est vrai que quand on l’écoute, il y a de quoi trinquer à coup de pinte…
Ça a aussi été l’occasion de parler un peu de Howard Ashman, pour moi assez indissociable de Menken puisqu’il a été son compagnon artistique depuis le tout début de sa carrière, et entre autre chez Disney, avec La Petite Sirène, une partie des chansons d’Aladdin et évidement, de La Belle et La Bête. D’ailleurs le film lui est dédicacé :
« To our friend, Howard,
Who gave a mermaid her voice,
and a beast his soul.
We will be forever grateful.
Howard Ashman
1950-1991 »
Je suis d’ailleurs infiniment reconnaissante aux traducteurs de chez Disney pour le fidèle et fin travail d’adaptation qui a toujours été accompli lors des traductions françaises (en tout cas, jusqu’à récemment…).
Alan Menken nous a également joué beaucoup de morceaux au piano, accompagné par l’orchestre Colonne et nous a même offert la primeur d’une des chanson bonus du spectacle : If I can’t love her, un titre qui n’existe pas dans le dessin animé.
Bon on notera que même s’il chante juste, chanteur, ce n’est clairement pas son métier à Alan. Mais l’orchestration est magnifique et la chanson me file des frissons même interprétée ainsi.
Car oui, même les ultra fans comme moi pourront découvrir des choses dans cette version musicale de La belle et la Bête. Le film faisant 85 minutes alors que le spectacle dure deux heures et demi, beaucoup de scène et de situations seront davantage développées et surtout Lumière, notre très cher chandelier français interprétera deux chansons supplémentaires.
Bref, la soirée fut magique et je compte bien prendre très, très vite mes places pour le spectacle qui se tiendra du 24 octobre 2013 au 31 janvier 2014 au théâtre Mogador.
Même si je pense qu’il me faudra un peu de temps pour me faire aux nouvelles voix des héros de mon enfance :/ :
Et si le spectacle rencontre un joli succès, sait-on jamais, peut-être verra-t-on arriver l’autre comédie musicale Disney/Menken qui a enflammé les planches de Broadway en 2007 : La Petite Sirène !
Bonus :
Le saviez-tu ?
Hugh Jackman a été Gaston en Australie. Comme quoi, Wolverine et ses poils appartenaient à Disney bien avant le rachat de Marvel…
L’intégralité d’une heure de bonheur aux côtés d’Alan Menken :
10 septembre 2013
Oh oui, oh oui, grand hâte ! En revanche, je sens que je vais encore avoir du mal avec les chanteurs dans les rôles principaux…comme pour le Roi Lion. Trop nian-nian et trémolos !