Chaque été, pendant un mois, La Villette organise autour d’un thème des séances de ciné en plein air gratuites, sur sa belle pelouse vert chatoyant (sérieux, il y a une séance quasi tous les soirs et la pelouse est ni-ckel !). L’occasion de réviser ses classiques et ses moins classiques, de pique-niquer et de profiter de l’ambiance d’une foule qui s’égosille vers l’écran.
Le thème de cette année : « Adolescences« . L’occasion de (re)voir films d’auteur (Pauline à la plage), films indé (Moonrise Kingdom), films d’horreur (Scream 4), comédies musicales adolescentes (Fame), Klapisch (Chacun cherche son chat), comédies (Les Beaux Gosses) et même de piquer un roupillon se laisser porter par l’ambiance flottante de Somewhere. Il y en vraiment pour tous les goûts, et c’est ça qui est chouette.
Parce que clairement, le but n’est pas d’y passer toutes ses soirées d’été. Personnellement, il y a toujours plusieurs films sur ma liste et au final je n’arrive qu’à en voir un (et encore).
Cette année, j’ai choisi d’aller voir Scream 4.
Le type de film qu’il est fort plaisant de voir dans l’ambiance du ciné en plein air. C’est léger (donc c’est pas grave si on rate des répliques), c’est drôle et ça crée une émulation générale. On pousse des « baaaaah » parce que c’est dégueu, on ricane quand les deux nanas pourchassées par le tueur décident de se séparer (c’est Wes Craven hein, il fait exprès), on rit quand l’ex-actrice de Heroes dit « J’ai des super-pouvoirs » d’un ton ironique (et quand Amy de Community pousse son « aww ») et on applaudit à tout rompre quand le tueur se fait enfin dégommer.
Un bon choix de film aussi : les comédies musicales. Si on aime bien sûr. Tout le monde chante, récite les répliques et même danse à la fin. Je l’avais fait pour Grease l’année dernière. N’étant pourtant pas fan du film en lui-même, j’avais néanmoins passé une très très bonne soirée. Cette année, je vais tenter d’aller voir Fame.
C’est une des raisons qui me fait aimer Paris en été. L’écran est top (j’ai l’impression qu’ils ont investi encore dans un nouveau modèle cette année) et il y règne vraiment une ambiance sympathoche. D’abord, cela commence (en général) par un pique-nique champêtre. Et ça, c’est chouette. Il y a beaucoup de monde mais on ne se sent jamais pour autant envahi par les autres : la courtoisie est de mise, les gens sont détendus et j’apprécie toujours cette chorégraphie bondissante de ceux qui se signalent aux retardataires du groupe à coup de grands gestes ou de clignotage de téléphone.
Cela demande aussi de la logistique ! Si, si ! Parce que oui, d’accord, c’est l’été, il fait chaud (normalement) mais le film commence dès la nuit tombée. Et là, c’est une toute autre histoire parce que les fesses posées sur une pelouse qui s’humidifie dès que le soleil disparaît, eh ben ça fait qu’on a froid ! En plus d’un gros sweat, on peut aussi s’armer de sacs en plastique pour se protéger les fesses et même de couvertures pour ceux qui n’ont pas peur d’être chargés (fin des bons conseils de tata Tatoe).
Parce que le confort est de mise pour certains, on peut également louer à la Villette transats et couvertures pour 7 € (20 € les 5). Je n’ai jamais tenté mais justement, cette année Le Club 300 m’a offert des invit’ donc je vais y avoir droit. Je vous dirai tout sur cette nouvelle expérience dans une prochaine note (quel teasing, mes aïeux !).
Mais le cinéma en plein air, ce n’est pas juste du saucisson et des températures extrêmes, c’est aussi une véritable guerre des classes !
La location des transats entraîne des désaccords entre les riches et les pauvres (n’ayons pas peur des raccourcis). En effet, les personnes disposant de transats (les « riches ») respectent peu l’incitation de la Villette à se placer sur les COTÊS de la pelouse et gênent ainsi les personnes pique-niquant à même le sol (les « pauvres », vous l’aurez compris). Ce n’est pas bien grave tant qu’on ne fait que pique-niquer, mais lorsque le film commence, c’est une toute autre histoire ! Il faut alors s’adapter aux gigotements des uns et des autres cherchant une position confortable ET dans laquelle on voit l’écran. Une vraie situation de précarité dont on ne parle pas assez.
Oui, la guerre fait rage entre les riches et les pauvres à la Villette. J’en veux pour preuve cette violence inouïe déclenchée par l’annonce juste avant le début du film, rappelant aux locataires de transats qu’il est mieux de se placer sur les côtés. Les « pauvres » se sont alors mis à … applaudir. Point de cris, point de protestations, point de « bouh ». Simplement des applaudissements. Cordialité et bonne ambiance, je vous dis !
Autre chose que je trouve très appréciable : les gens prennent soin de jeter leur détritus. Certes, les poubelles en bordure de pelouse débordent, mais au moins, tout est mis dans des sacs plastique et La Villette a même mis des poubelles à verre pour que les cadavres de binouzes y soient déposées directement. Et ça, c’est quand même ‘achement bien. Autre conseil de tata Tatoe en conséquence : un sac plastique à part pour le verre, tu feras (non parce que là, j’ai dû farfouiller dans notre poubelle « normale » pour jeter nos bouteilles en verre, pouah) !
Allez, zouh, on se jette sur le programme ! Vous avez jusqu’au 24 août ! Et moi, je vous retrouve pour vous dire comment c’est du côté des « riches ».
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