Tout d’abord, je ne vous mets pas de trailer et j’ai tronqué le résumé du film.
Mais vous en saurez de toute façon déjà plus que moi qui suis partie voir ce film les mains dans les poches, ayant soigneusement évité toute info.
Je n’avais retenu qu’une bribe de phrase « expérience de réalité générée artificiellement ».
Colter Stevens (Jake Gyllenhaal) se réveille en sursaut dans un train à destination de Chicago. Amnésique, il n’a aucun souvenir d’être monté dedans. Pire encore, les passagers du train se comportent avec lui avec familiarité alors qu’il ne les a jamais vus. Désorienté, il cherche à comprendre ce qui se passe mais (…) se réveille alors dans un caisson étrange et découvre qu’il participe à un procédé expérimental permettant de se projeter dans le corps d’une personne …
Entre Source Code et moi, ça a plutôt mal commencé.
Le film débute par un enchaînement d’images qui m’a tout de suite fait penser à Côte-Ouest (ou tout autre magnifique série du genre) et aux années 90.
Une soporifique ribambelle de plan tournés depuis un hélicoptère faite d’images de routes, de buildings, de voies de chemin de fer, de routes, de lac, de routes passant entre des buildings, de voies de chemin de fer surplombant des lacs, etc.
Enfin vous voyez bien le topo et l’aspect lénifiant de la chose.
Heureusement, on est ensuite très vite happé par cette étrange histoire d’amnésie. Et par le jeu de Jake Gyllenhaal que j’ai trouvé très bon.
Mais malgré tout, Source Code souffre à mon goût d’un cruel problème de rythme.
Non pas que le film soit chiant ou mou, mais il est tout simplement inégal.
Alors qu’on est monopolisé, plutôt agréablement, par une première intrigue haletante, la course contre la montre est régulièrement parasitée par l’intrigue secondaire concernant le héros, qui s’avère beaucoup moins bien ficelée. Le réalisateur semble hésiter puis renoncer, trop rapidement à mon goût, à l’idée de mener les deux de front, pour finir par mettre la première intrigue en suspend, le temps de donner des réponses aux questions de Stevens.
(C’est bon là, vous suivez? Ce n’est pas trop confus?)
Et c’est là qu’en plein milieu du film, le rythme s’écroule.
Complètement.
J’ai eu la sensation d’être privée de mon jouet et forcée à m’intéresser à un nouveau joujou beaucoup moins à mon goût.
J’ai bien cru à ce moment là qu’entre Source Code et moi, la rupture était définitive.
Heureusement le réalisateur utilise très intelligemment cette seconde intrigue relativement chiante pour en faire un moteur permettant de relancer l’intrigue initiale et ce à un rythme effréné jusqu’à la fin.
Fin que j’ai trouvée géniale même si elle me laisse un goût de trop peu.
En effet, elle conclue sur des idées que je n’ai pas trouvé suffisamment développées durant le reste du film.
Non, en fait, ce qui m’a vraiment emballée à la fin, c’est une image qui m’a intensément fait penser à un vieux film que j’adore.
Le souci c’est que si vous connaissez aussi le film auquel je fais référence, ça va salement vous spoiler la moitié, voir les deux tiers de Source Code et surtout la fin…
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Enfin, bref, du coup avoir cette référence en tête a lancé mon cerveau à cent à l’heure sur ce que ce vieux film m’avait inspiré, fait ressentir et sur les pistes de réflexion que ça m’ouvrait pour Source Code.
Et je pense que c’est là qu’est la force du film ; pas tout à fait film d’action hollywoodien, pas tout à fait film d’auteur non plus, Source Code est une sorte d’ovni un peu bizarre qui se nourrit de vous, de votre façon d’appréhender le monde et se renforce de votre capacité imaginative.
Et quand bien même, encore faut-il que vous acceptiez de prendre le temps de digérer une œuvre bien loin des produits pré-mâchés auxquels nous sommes habitués.
J’espère très sincèrement que Source Code trouvera son public car ce film a une âme. Un peu torturée, certes, mais une jolie âme. Et malgré ce souci de rythme, j’ai bien envie de le revoir.
Rapidement.
Ce qui ne m’est pas arrivé depuis un bout de temps…
Un film de : Duncan Jones
Pays d’Origine : Franco-Americain
Avec : Jake Gyllenhaal, Vera Farmiga, Michelle Monaghan
Durée : 93 minutes
Date de sortie France : 20 avril 2011
Vu en : VOST
Si Souce Code vous tente vous pouvez essayer de remporter deux places grâce au concours !
26 avril 2011
Excellent article, qui me donnerait presque envie de le revoir. Etais-je trop fatiguée pour ressentir ce que tu y as vu ? Je ne me suis pas complètement ennuyer, mais eu l’impression de voir des excellents acteurs ramer dans un film sans originalité aucune. Le rapport entre les différents personnages, la trame…Rien n’a excité mon imagination une seule seconde…
27 avril 2011
Comme je le dis, il y a un problème de rythme flagrant dans ce film, ce qui fait qu’on peut très facilement passer à côté, je pense. Après comme le souligne plissken of mars, les mécanismes scientifiques qui soutiennent l’ensemble sont quasiment passés sous silence et quand on les aborde, c’est tellement flou que ça frôle le ridicule…
Mais je reste convaincue qu’une petite étincelle habite ce film, et qu’on puisse facilement passer à côté est fort dommage.