Toute enthousiasmée par le merveilleux moment passé devant Toy Story 3, je n’ai pas hésité longtemps avant d’accepter une place pour l’avant première de Shrek 4.
Ca, c’était avant que j’en parle autour de moi et que je vois soit du désespoir, soit de la terreur dans les yeux de mes interlocuteurs : Comment avais-je pu oublier cette grosse farce de Shrek le troisième ?
Et bien, c’est simple : je pense que mon cerveau a mis en place un processus de sauvegarde pour épargner ma santé mentale ! Parce que de Shrek 3, je ne me rappelle que de vagues casiers dans un lycée et … c’est tout Par contre je n’ai pas oublié les pulsions de mort qui m’ont traversée pendant le visionnage, alors forcément je me suis retrouvée à aller voir Shrek 4 en trainant des pieds.
Et ce n’est pas le fait que le film soit en VF qui a dopé mon enthousiasme.
Le rendez-vous était pris et je m’étais résignée à perdre 1h44 de ma vie dans une salle de cinéma doté de l’Imax. Alors d’abord Kezako l’Imax ? L’Imax, c’est l’image maximum, projetée sur un écran de 22 mètres de long et de 16 de hauteur. Et là, c’était en 3D Imax ! Oui, non, mais ça m’a fait le même effet : rien.
D’un point de vue technique, l’Imax offre une qualité d’image vraiment bouffante et permet de s’apercevoir que les p’tits gars de chez DW n’ont pas à rougir de la comparaison avec ce que fait Pixar.
Par contre la 3D…
J’y ai cru hein. La toute première scène une calèche vous fonce sur la tronche et vous vous dites « yeeeeees ! Enfin un film qui va utiliser la 3D pour de vrai ! »
Et puis en fait non.
Il semblerait qu’après ça, les mecs aient oublié qu’ils voulaient faire quelque chose de cette fameuse 3D.
Alors oui, on est bien à deux doigts de se prendre un manche de balais une fois ou deux et trois quatre armes de jet nous passent près de l’épaule mais rien de bien novateur ou d’assez présent pour justifier le surcout de ces fucking lunettes.
Oui parce que quand tu vas voir de la 3D chez Pathé, t’as droit à des lunettes tellement cheap qu’on les croiraient sorties d’un paquet de céréales. Du coup, je m’étais dis que au moins, cette seconde paire de lunettes sur mon nez (oui je suis myope madame, parfaitement, et alors ?) ne se feraient pas sentir. Mais que nenni ! J’ai cru que mon nez allait tomber avant la fin du film…
En plus la 3D, si tu as le malheur de tourner la tête, ben elle devient toute floue. S’il faut vraiment être dans l’axe pour profiter de la techno, ça craint. Un léger torticolis ? La 3D, c’est mort.
Point positif : au moins, vos meufs vous feront plus chier à poser leur tête sur votre épaule. Ou alors elles finiront par vomir sur votre pantalon. Le romantisme ou la 3D, il faut choisir.
Enfin bref, Shrek… La suite du 3… Générique sur l’écran, on peut plus reculer. C’est parti.
Je crois que c’est là qu’a commencé la magie de Shrek 4 : n’en attendant que du mal, j’ai passé un moment vraiment sympa. Exit la vulgarité et le racolage excessif estampillé «jeun’s et contemporain » de Shrek le troisième et retour aux bases.
Un scénario ultra simple mais qui fonctionne à merveille. Attention, je vous raconte le scénario en deux lignes (scénario dont j’ignorais tout en allant à la projection) :
Shrek, fatigué de la routine, et suite à un vœu malheureux se retrouve projeté dans une réalité où il n’existe pas (pour comprendre, cf. le schéma à la craie du doc dans Retour vers le futur 2). Il n’a jamais rencontré l’âne, un horrible nabot (pas tellement drôle) se trouve à la tête de Far Far Away et pourchasse les ogres, obligeant Fiona, devenue une séduisante amazone, à prendre la tête de la rébellion.
Tout marche comme sur des roulettes dans ce Shrek : pas de fous rires à l’horizon mais Dreamworks est revenu à ce qu’il sait si bien faire, provoquer des éclats de rire par le biais de situations inattendues ou inappropriées.
Contrairement à Shrek le troisième, ce nouvel épisode à su permettre aux personnages de se renouveler (avec un bémol pour l’âne, égal à lui-même et pour p’tit biscuit qu’on entre-aperçoit vaguement deux fois) et j’avoue avoir complètement craqué pour Fiona la guerrière et son gros chat autre fois botté, aujourd’hui en effet, extrêmement potelé.
J’ai marché les yeux fermé dans la fin un peu mièvre et convenue, même si comme le soulève Force Rose, on tombe dans le cliché un peu indigeste de : « la vie de famille c’est la routine, on n’y peut rien, autant apprendre à s’en contenter ».
En même temps, Shrek ne s’est jamais démarqué par des morales décalées : le premier finissait quand même par « Pour être belle aux yeux de son amant, il faut lui ressembler », bye bye la mixité et l’appel à la différence.
C’est aussi pour ça que Shrek 4 ne m’a pas déplu, c’est du pur divertissement qui n’a pas d’autre prétention et qui tient très bien son rôle.
On est loin de la fin de Toy Story 3 et de son joli message, on est loin de toute tentative de projection dans un futur qui réserve encore de belles surprises. Pour les adultes, c’est une peu duraille à encaisser mais pour les mioches, c’est bien suffisant.
C’était la dernière de Shrek et il s’en est allé comme il est arrivé, sans prétention mais en laissant une bonne impression.
Ah oui au fait, la VF est très bien 😉
Shrek 4 : il était une fin – en salle depuis le 30 juin !
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