Ayé, l’infrarouge de France 2 sur le jeux vidéo nommé « Génération « gamers », qui a peur des jeux vidéo ? » est fini.
Un reportage pas trop racoleur, et avec pas mal de recul, au moins sur la fin. J’ai pris quelques notes à la volée sur ce que m’ont inspirée certaines séquences :
– Il n’y a pas d’addiction aux jeux vidéo, ça n’existe pas. Par contre un temps de jeu excessif peut-être un symptôme de dépression chez l’adulte.
– Notre société ne permet plus aux gens d’avoir une valorisation, une reconnaissance de leurs efforts et de leur réussite (professionnelle entre autre), reconnaissance et valorisation qu’on trouve dans les jeux multijoueurs. –> Faut peut-être se poser des questions sur ce que notre société offre à l’individu et sur la place qu’on lui laisse (France Télécom si tu me lis…)
– Il est important que les parents essaient de comprendre et d’appréhender les loisirs numériques de leurs enfants.
– Le jeu excessif ne toucherait que 1 à 3% des joueurs. –> Arrêtons la parano, amis journalistes…
– Est-ce que pour certains parents le PC et les jeux en ligne ne seraient pas une baby-sitter idéale ? Au moins ils sont pas dehors en train de picoler ou de fumer des joints…
Pendant ce temps là, chez famille de France, on y voit « (…) de quoi globalement se rassurer mais aussi s’inquiéter pour de bons motifs…« . Ou si on a un cerveau, on est juste rassuré.
Mais bon, mon moment préféré, ça a quand même été sur twitter, pendant l’intervention d’une jolie brunette jouant une nécro à Age of Conan et Psy de son état.
Extrait :
damonx: je trouve ça louche une psychothérapeute qui se fait un avatar avec une paire de seins énormes et un tatouage sur le visage lol
Karo: @damonx elle est trop bien roulée la psy pour être bonne au jeu :p
Gamers, je vous aime !
[Edit : vous pouvez revoir ce reportage sur le site de France 2]
10 octobre 2009
“Comment réagira-t-il quand il sera confronté aux réactions des gens dans la vie de tous les jours ? Pourra-t-il gérer le fait que les gens ne le jugeront plus sur des prouesses virtuelles mais sur ce qu’il paraît être ?”
L’ado n’est pas venu au monde la semaine dernière, il le sait depuis mmmmh http://plopisation.free.fr/wp-content/plugins/smilies-themer/White-Emoticons/undecided_16x16.png la maternelle je pense, qu’IRL on le juge sur l’apparence (la tête qu’il a, les fringues qu’il porte etc). Donc je ne crois pas que le jeux vidéo le rendre socialement inadapté (sauf s’il a, jusque là, vécu dans une grotte)
Parc contre je suis d’accord avec toi quand tu dis qu’ « un ado qui joue trop peut cacher un mal être et c’est là que les parents interviennent. » Et ce n’est pas vrai que pour les ados. A partir du moment où l’on joue trop, c’est forcément le signe d’un mal-être, le jeu n’est plus un plasir mais un refuge. Et ce n’est pas bon que pour les ados. Les adultes aussi ont tendance à cacher leur déprime/dépression derrière des écrans.
Mais de toute façon je suis d’accord avec toi : la communication est primordiale, partout, dans tout les domaines, IRL ou IG 😀
5 octobre 2009
Je suis d’accord avec toi au moins sur un point : les jeux, vidéos ou autres, à condition qu’ils ne soient pas solo, aident les ados à se construire socialement.
Reste que, à mon sens, les liens sociaux IG ne remplaceront jamais les liens sociaux IRL. Et je parle en connaissance de cause : quand on est derrière un clavier, on n’a pas les mêmes façons de réagir que quand on est en face d’une personne réelle, que ce soit en bien ou en mal. Parlons de moi un peu… Je ne suis pas un ado. En revanche, je suis d’une timidité quasi-maladive IRL alors que çà n’est absolument pas le cas quand je suis derrière mon clavier. Pourquoi ? Parce que derrière le PC on n’a pas à gérer le regard des autres. Dans un MMORPG par exemple, on est jugé sur son skill pas sur ta tête. On ne se dit pas « Il a l’air bizarre ce mec » ou « Wouah il a des boutons sur la gueule, on dirait une calculette ». Non, à la place on dit : »Ah nickel, tu roxxes du poney ! Tu voudrais pas me rush lams ? » Et dans une guilde (pour parler du seul jeu que je connaisse en multijoueur – WoW), quelqu’un qui a du skill est populaire et apprécié. Et on sait tous que la popularité est au moins aussi addictive que le jeu lui-même (IRL et IG s’entend).
IRL, justement, venons-y : Un ado qui joue 5 heures par jour et a de très bonnes relations sociales IG n’aura pas forcément les mêmes IRL. D’où ma question : « Comment réagira-t-il quand il sera confronté aux réactions des gens dans la vie de tous les jours ? Pourra-t-il gérer le fait que les gens ne le jugeront plus sur des prouesses virtuelles mais sur ce qu’il paraît être ? » J’insiste sur le « paraît être » vu que les apparences n’ont pas toujours à voir avec la réalité. Je sais pas trop si je m’exprime correctement.
Pour moi donc, en résumé, les jeux vidéos aident à se construire socialement oui. Mais un ado qui joue trop peut cacher un mal être et c’est là que les parents interviennent. Ou sont sensés intervenir pour aider leur gosse. Malheureusement, comme tu le dis, beaucoup de parents se servent du PC ou de la console comme baby-sitter.
La communication me semble donc être la pièce maîtresse dans l’éducation ET l’expérience. Y a un vieux proverbe qui dit : C’est dans la multitude des conseillers qu’il y a réalisation. Qui dit conseillers, dit communication en général. La communication me semble donc être la pièce maîtresse dans l’éducation ET l’expérience de la vie.
5 octobre 2009
@forcerose : je trouve ça plutôt flippant. Cette société n’est pas funky en fait, la culture de la loose commence un peu à me peser. Sans vouloir tomber dans le « c’était mieux avant », à l’école on te donnait des bons points pour te récompenser de tes efforts. Aujourd’hui on ne le fait plus de peur de donner des complexes aux moins bons. La réussite dans la société française n’est pas tellement valorisée. Si tu réussis, on se demande sur la tête de qui tu as marché. En même temps, avec le président qu’on à la seule réussite qui semble valoir le coup est celle basée sur le nombre de rolex que tu as dans tes tiroirs. Laissons l’épanouissement personnel à la génération post-68, c’est nul l’épanouissement personnel.
…
Je vais peut-être me mettre à Aion moi en fait, tiens…
@Nalexa Le début était un peu racoleur, suicide pour cause de jeu à outrance, etc. Mais en même temps, je me dis que si c’est ce qu’il faut pour harponner le spectateur habituel de TF1, je peux comprendre. Du moment qu’à la fin, on lui a expliqué qu’il fallait relativiser, si c’est le prix qu’il faut payer, soit.
@ Loconox Je suis bien d’accord avec toi.
Plus sérieusement, je pense qu’on va à l’encontre d’un vrai problème, digne de certains scénarios de SF : face à une réalité de plus en plus décevante et aliénante, les univers virtuels vont devenir de plus en plus importants dans notre vie. Et je ne suis pas tellement sûre que ce soit une bonne chose, parce que ça signifie que ceux qui sont à « l’extérieur » rencontreront moins de résistance de la part du peule quand leur viendront des idées saugrenues, et parce que rien ne nous préserve de la même déconfiture dans les univers virtuels.
M’enfin bon on sait pas. Peut-être Barak Obhama va devenir le maitre du monde et on vivra à Bisounours Land. On verra 😀
@ Olivier
Honnêtement je ne pense pas que (mis à part dans le sport) un adolescent ai la moindre chance chance d’être valorisé en tant qu’ado dans la société actuelle. Ce n’est peut-être pas pour rien qu’on a tant de candidats à la nouvelle star. Ceux qui n’ont pas trouvé le chemin vers les mondes virtuels ont trouvé celui des plateaux de télé. Souvent, la crise d’adolescence se fait à l’écart du monde des parents. Là où l’on a la paix. Pour ma part, dans mon club de jeux de rôle, y’avait peut de chance que ma mère vienne se taper l’incruste.
Deux questions à toi d’abord : que veux-tu dire par « un ado (…) a-t-il les moyens de se rendre compte que, socialement, çà ne lui rapportera rien ? » Encore une fois, à part le sport, quelle activité pourrait socialement apporter quelque chose ? Je ne comprends pas bien de quoi tu parles ?
Et sinon quand tu parles des parents en demandant « Prennent-ils le temps de parler avec leurs gosses et de les aider à s’affirmer socialement ailleurs que dans leur jeu ? » Je pense que c’est là tout l’enjeu de l’adolescence. S’affirmer socialement. Découvrir qui on est. Le jeu peut-être un moyen comme un autre. Je pense surtout que le jeu est le meilleur moyen pour ça.
Un ado ne se défini en général pas par ce qu’il est mais parce que qu’il n’est pas. Le jeu, par les multiples univers et expériences, par la confrontation permanente avec autrui qu’il peut apporter à l’individu est à mon sens le meilleur facteur pour faciliter le passage à l’âge adulte.
Et là quand je parle de jeu c’est autant le jeu vidéo, le jeu de rôle, le jeu de société que le jeu de l’acteur en club de théâtre.
3 octobre 2009
Je suis d’accord avec vous dans l’absolue.
La question que je me pose est la suivante : un ado qui a l’habitude de passer 5 heures et plus sur un jeu multijoueur où il a du « skill » et où il est reconnu et apprécier pour ses prouesses dans le jeu a-t-il les moyens de se rendre compte que, socialement, çà ne lui rapportera rien ?
Concrètement, il sort et il est confronté à un autre monde où il n’est qu’un ado comme les autres et, pour peu qu’il ne soit pas bien dans sa peau (après tout çà n’est pas si peu courant chez les ados) comment peut-il le gérer correctement ? D’autant que pour encore beaucoup de personnes, jouer à un jeu vidéo est signe d’immaturité au mieux et de bêtise au pire…
Je pense que la clé du problème, outre les questions qu’on doit se poser sur la valorisation des personnes dans la société, c’est le rôle des parents. Prennent-ils le temps de parler avec leurs gosses et de les aider à s’affirmer socialement ailleurs que dans leur jeu ?
Cette question n’est pas lié qu’aux jeux vidéos mais à toutes les facettes de la société. Vaste problème donc !
2 octobre 2009
Je n’ai pas non plus pris le temps de regarder cette émission, en plus j’étais claqué alors (après avoir fait mes journa et quelques quêtes sur wow) je suis allé me couché assez tôt.
Les quelques éléments que tu as relevé semblent intéressants et donnent un nouveau point de vu sur la question. Celui qui m’a le plus interpellé c’est cette histoire d’addiction. Souvent quand on parle des jeux vidéo, on parle d’addiction comme si on parlait d’un junky ou d’un alcoolo. Enfin même si ce n’est pas exprimé clairement comme ça, le raccourci est vite fait. Apporter un point de vu différent est assez novateur, en tout cas dans ce genre de débat télévisuel. Je pense à deux choses :
Dans un monde où on le sait les médias on une parfaite maitrise de leurs émissions, on peut se demander si cette réflexion était inattendu ou si au contraire, les médias commence à changer leur fusil d’épaule. La deuxième solution serait très prometteuse, mais pas si inattendu. La France à une culture assez importante du conservatisme. Il ne faut surtout pas changer ce qui marche ! On le voit souvent en politique et dans le monde des grandes sociétés (cf. le marché de la musique). Mais bon, les gens ne sont pas (pas trop) stupide si quelque chose change et peut leur apporter encore plus de tune ba ils changent aussi. Je pense que les médias ont en fin compris que les jeux vidéos est un univers très juteux et qu’il serait dommage de raté cette opportunité.
Mise à part ça, je pense aussi que cette réflexion soulève un point très important et qui n’a pas des reparutions simplement sur les jeux vidéo. Comme vous l’avez souligné, il semblerait que la logique économique de production à outrance à supplanté une part de l’essence du travail. Travailler n’apporte quasiment plus aucune satisfaction à part celle d’être payer à la fin du mois. Il n’y a ni reconnaissance, ni valorisation. Les travailleurs sont de plus en plus considérés comme des machines ? D’où cet échappatoire qu’est le monde merveilleux des jeux vidéos ! Ce problème socio-culturel (pas celui des jeux, jouer n’est pas le problème) est d’actualité et risque de s’amplifier à l’avenir.
2 octobre 2009
J’ai juste vu le début du reportage mais c’est vrai que le titre m’avait bien fait peur et le peu que j’ai vu était quand même pas alarmiste.
Et pour contribuer à la non addiction aux jeux vidéo, j’ai dans mes connaissances une psy qui traite les problèmes d’addiction (alcool, drogue, ..) et qui avait confirmé que les jeux ce n’est pas addictif comme tous les problèmes d’addiction connus.
2 octobre 2009
Mince, j’ai loupé de reportage, j’étais en train de jouer à WoW… 🙂
Je suis tout à fait d’accord avec l’analyse qui concerne le manque de reconnaissance de la vie professionnelle / scolaire IRL que l’on recherche alors in game, c’est en tout cas un sentiment que je partage grandement. Au moins sur un MMO, tes efforts sont récompensés, et ça fait du bien.
Au fait, Monsieur 6 a acheté Aion ! On est pas sortis de l’auberge, lol.