Commençons par lâcher la bombe, une vraie révélation qui fera trembler le monde sur ses bases (ou pas) : Vice-Versa (Inside Out en VO) est ce que Pixar a fait de mieux depuis Toy Story 3. Vous me direz, facile de faire mieux que les deux suites que sont Monstre Academy et Planes 2 mais je vous répondrais que vous oubliez un peu vite Brave (Rebelle) qui lui n’était pas une suite du tout et qui n’était pas mal dans son genre.
Bref, maintenant qu’on est d’accord (si, si) parlons de ce qui rend Vice-Versa si spécial.
Je ne vous en dévoilerai pas plus que ce que je savais moi-même en me rendant à la projection organisée par le Disney Social Club, c’est-à-dire pas grand chose, puisque j’avais méticuleusement évité toute forme de spoilers depuis le tout premier extrait.
A ce propos, je vous interdis formellement (oui, carrément, oui) de regarder cette putain de bande annonce qui en montre beaucoup trop, y compris des images de la FIN du film (non mais franchement…) :sly: .
En deux mots, Vice-Versa nous invite à découvrir ce qui se passe dans une tête, comment nos émotions influent sur nos comportements et pourquoi. Inutile de préciser que la grande émotive que je suis (j’ai vu Aladdin plus de 30 fois, je pleure A CHAQUE FOIS qu’Al’ libère Le Génie…) était plutôt intéressée par le sujet.
Et la magie Pixar a opéré. Avec sensibilité, intelligence et malice, Pete Docter et son équipe rendent le fonctionnement du cerveau élémentaire, logique et évident tout en justifiant les ascenseurs émotionnels que nous pouvons vivre de la façon la plus simple qui soit : là-haut, dans nos têtes, parfois nos émotions s’emmêlent les pédales et c’est le bordel.
Les cinq émotions basiques (Paul Ekman vous dirait qu’il manque la surprise, mais bon) sont magnifiquement incarnées.
Aussi bien par les réactions, tics et expressions corporelles qui les définissent que par le rendu graphique : l’équipe du film les a en effet pensées comme faites d’une matière non-identifiable qui m’a parfois fait penser à de la laine, puis de la limaille de fer, puis de la barbe à papa, etc. bref, Dieu seul sait de quoi sont faites nos émotions… Lui et les petits gars de Pixar visiblement.
Évidemment ici, avec Vice-Versa, il est question de voyage initiatique à la découverte de soi, de l’importance d’embrasser TOUTES ses émotions et du douloureux processus qu’est le fait de grandir.
Et toute cette aventure est prétexte à découvrir une quantité impressionnante de notions psychologiques et neurologiques absolument passionnantes, même si parfois trop peu approfondies.
En suivant les émotions de Riley, jeune pré-adolescente, Pete Docter et son équipe nous convient à nous souvenir de ce beau bordel qu’est cette période de vie, tout en laissant cependant au spectateur un gout d’inachevé assumé : Riley n’est qu’au début de son histoire et on brûle d’envie de voir comment le cerveau pourrait gérer (ou non) les étapes à venir. Car à la fin de cette aventure, la possibilité d’une suite est une inévitable évidence. On en veut encore, on en veut plus.
Et si cette incontournable suite est du même acabit que le Vice-Versa original, franchement, on ne va pas s’en plaindre. Parce que vous vous souvenez ? Le troisième Toy Story était quand même brillant, nous rappelant que chez Pixar on n’est jamais aussi bon que lorsqu’on s’adressent aux adultes en leur demandant de se rappeler ce qu’est le monde vu à travers les yeux de l’enfant qu’ils étaient. Et je vous certifie que c’est très efficace : j’ai vécu 1h34 d’intenses émotions, entre larmes, boule au ventre et gorge serrée… Et j’ai adoré.
AvecVice-Versa, Pete Docter signe là un long-métrage magistral, émouvant sans être niais, à voir et à revoir sans modération pour en appréhender toutes les subtilités, que l’on soit un enfant, un adulte ou (surtout) un pré-adolescent.
Ah ! Et j’ai failli oublier, le court métrage qui précède le film, intitulé Lava est un petit bijou musical, plein de soleil et de joie. Ne le ratez pas !
Pays d’origine : États-Unis
Avec : Amy Poehler, Phyllis Smith, Bill Hader, Lewis Black, Mindy Kaling, Kaitlyn Dias, Diane Lane, Kyle MacLachlan et Richard Kind
Durée : 94 minutes (1h34)
Date de sortie en France : 17 juin 2015
Vu en : VOST
Et en vrai je déteste le titre français, parce qu’il m’évoque vraiment autre chose en terme de divertissement ^^
Vos derniers mots doux