(mon dieu… Ce « mercredi étendu » ne s’achève pas… Aujourd’hui on continue donc dans la veine cinéma, mais c’est Tatoe qui s’y colle).
D.
Très chers lecteurs,
En guise d’introduction je dirais ceci : ne vous arrêtez pas à l’impression de déjà-vu qu’inspire la bande-annonce. Ce film n’a RIEN avoir avec Drive, pas même dans le scénario. Pour de vrai. Ils ont décidé de surfer sur l’effet de mode pour le vendre mais ne soyez pas dupes.
Tout comme pour son précédent film, Blue Valentine (ma première critique, que c’est émouvant !), Derek Cianfrance s’intéresse à des personnages loin de la haute société. Des gens perdus, simples, et surtout, chacun pour des raisons différents, qui sont enfermés dans leur vie (leur passé, leur position, leur milieu social, etc.). C’est vraiment ce qui transparaît dans ce film : une sensation d’enfermement. Pendant tout le film, on assiste à la noyade des personnages qui ont beau se débattre de toutes leurs forces pour se sortir de leur condition par quelque moyen que ce soit. D’autant que toute l’action du film se situe dans la même petite ville des États-Unis au fil des années, donnant ainsi la sensation que l’échappatoire est impossible et que les situations sont inextricables en raison de ce manque de changement de décor. D’où le titre. La libération viendrait-elle d’enfin parvenir à quitter cette ville et d’aller « au-delà de la pinède » ?
La direction des acteurs est vraiment agréable. On sent qu’on leur accorde beaucoup de libertés, que les dialogues ne sont pas millimétrés, ce qui leur permet d’avoir un vrai « naturel » de jeu. Les conversations ne sont pas artificielles, elles font très « vraies ». Même si on a encore et toujours droit au fameux « You don’t get it, do you? ». Je me demande quand ils vont réussir à se débarrasser de cette phrase mélo qui ne veut rien dire…
D’ailleurs aucun faux-pas dans le casting, jusque dans les seconds rôles ; on retrouve même le petit jeune prometteur de Chronicles. Ca fait du bien de voir Eva Mendes dans un rôle qui lui sied vraiment bien : une fille simple. Pas de sur-exploitation de sa puissance sexuelle dans ce film. Ray Liotta (un revenant !) est fidèle à lui-même et fait peur à souhait. Ryan Gosling est très rajeuni par un look « white trash » peroxydé, son personnage a quelque chose de vraiment pathétique avec sa dégaine crado. Il en va de même pour Bradley Cooper qui, dans ses premières scènes, joue un policier tout frais, bien lisse (c’est fou comme une barbe rasée vous change un homme). D’ailleurs, on craint brièvement que l’histoire ne fasse de ce personnage quelqu’un de bien-pensant mais pas du tout. Au même titre que les autres personnages, c’est un loser dont les dents rayent le parquet et qui n’hésite pas à profiter des situations pour avancer, en toute lâcheté.
Je ne peux pas en dire trop car les surprises du film valent vraiment le coup. C’est réellement dommage qu’il y ait des longueurs car la structure du récit est vraiment intéressante et gagne à ce qu’on s’accroche. La réalisation est tout à fait ce que j’aime : subtile, pas de scène appuyée (il ne laisse même pas Eva Mendes pleurer jusqu’au bout d’une scène), et elle plonge totalement le spectateur dans ce « huis clos » avec toujours ses plans rapprochés sur les acteurs.
En revanche, suis-je la seule à avoir perçu l’intérêt plus qu’ambigu que le mécanicien porte au personnage de Ryan Gosling ?
Un film de : Derek Cianfrance
Pays d’origine : États-Unis
Avec : Ryan Gosling, Eva Mendes, Bradley Cooper, Ray Liotta, Rose Byrne, Dean DeHaan
Durée : 2h20
Date de sortie en France : 20 mars 2013
Vu en : VOST
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