Quand on pense aux attentes cinématographiques de l’année 2015, on pense au nouveau Star Wars, au nouveau Disney Pixar…et au nouveau James Bond !
Avant d’aller voir Spectre, réalisé cette année encore par Sam Mendes (joie !), on m’avait dit « il paraît qu’il n’est pas top, prépare-toi ». Et je ne cessais de me demander : « Mais au final, qu’attend-on d’un James Bond ? ». Parce que pour être déçu, il faut quand même avoir des attentes particulières, depuis le temps que la saga existe.
J’imagine que dans l’esprit collectif, la liste suivante devrait se rapprocher de la réalité (pas forcément dans cet ordre) :
– une bonne intrigue
– un bon méchant
– de belles voitures
– de belles nanas
– de belles fringues
– des paysages exotiques
– du générique envoûtant
– des gadgets cools
Ça se résume à peu près à ça, non ? Sans compter un bon acteur pour jouer James Bond, mais sur ce sujet, on a déjà pu se faire notre avis concernant Daniel Craig depuis plusieurs années. Personnellement, si ce n’est sa bouche légèrement tordue, je suis conquise. J’aime ce qu’ils ont fait du nouveau James Bond, oui, je le dis haut et fort ! On ne pouvait plus continuer avec ce personnage à présent désuet et simpliste. Le personnage est, dans sa modernité, inévitablement difficilement appréciable humainement : après tout, c’est un macho concentré sur sa mission et sa mission uniquement. Son intelligence émotionnelle est plutôt limitée et il est pour le moins austère (même s’il ne manque pas d’humour)…pour faire simple, on n’irait pas boire des coups avec lui après le boulot !
Mais voyons donc ce que Spectre donne si l’on se fie à cette liste.
L’Intrigue
On ne va pas se mentir, l’intrigue du film est…plutôt bâclée. Sans rien dévoiler, au final, pas mal d’histoires sont laissées en suspend sans que le scénario ne prenne la peine de leur donner une conclusion. C’est le cas de l’intrigue autour de Monica Belluci (mais plus sur ce sujet plus bas), mais aussi le cas de l’intrigue principale si on y réfléchit. Pour rester le plus vague possible, disons que cela s’éparpille pas mal. Au passage, cela me fait toujours rire que les grands méchants de ce monde complotent devant une baie vitrée, c’est d’un pratique !
Première déception du film : le scénario (comme je vous spoile : oui, il y en aura d’autres !)
Le Méchant
Comme toujours il y a un grand méchant mais il apparaît assez tard dans le film. Disons qu’il y a deux types de méchants : celui qui pourchasse James et sa donzelle et tente de les éliminer par tous les moyens. C’est le rôle de la brute épaisse qui fait son entrée grâce à une scène qui rappellera quelque chose aux fans de Game of Thrones. Pour la petite histoire, il est interprété par un catcheur WWE (non, je ne fais pas de pub pour le jeu) et il paraît que c’est un rôle qui le fait paraître intelligent par rapport à d’habitude. Mouahaha.
Il y aussi l’autre type de méchant : le cerveau, le marionnettiste qui reste assez mystérieux jusqu’au face à face tant attendu. En l’occurrence, il est interprété par Christoph Waltz qui nous a habitué à bien mieux en terme de personnage inquiétant. Il faut dire aussi qu’il a, lui même, été habitué à bien mieux en terme de scénario, donc le pauvre a fait ce qu’il a pu. Son personnage manque cruellement d’épaisseur, alors que le postulat de base aurait pu être tellement intéressant ! On touchait à l’affect de ce stoïque de James ! Mais non, c’est encore une fois assez bâclé.
Deuxième déception.
Les Voitures, les gadgets, les habits, les paysages
Groupons le tout ensemble, car on ne va pas non plus y passer la journée. Les voitures font baver, les habits aussi et les gadgets…moui, admettons. Il y en a moins que d’habitude, il faut dire. Cela dit, j’ai un peu du mal à croire qu’une voiture pour espions comporte des petites étiquettes sous chaque bouton pour indiquer sa fonction. Permettez-moi de sourire. Merci. En revanche, on (je) est fan de Q, le personnage et l’acteur sont parfaits !
Quant aux paysages, s’il y a bien quelque chose qu’on ne peut pas enlever à Sam Mendes, c’est son talent de réalisateur. C’est extrêmement bien filmé et la photo est magnifique. Mention spéciale pour la scène d’ouverture qui se déroule lors de la Fête des morts, au Mexique. Époustouflante !
Bien sûr on a le droit à une petite scène au ski, la neige se prêtant bien aux scènes de course-poursuites en avion (James est dans l’avion et ceux qu’il pourchasse dans une voiture, au sol. Le tout dans une forêt de sapin. Tout va bien)
Le générique
Alors c’est sûr qu’après le magnifique générique de Skyfall, accompagné de la voix d’Adèle qui ferait pleurer le plus sec des cœurs de pierre; il est compliqué de subir la comparaison. Tout d’abord la chanson. Je dis non. Aucun intérêt, je l’ai oubliée aussitôt. Je n’ai rien contre Sam Smith pourtant, mais je trouve ça gentillet, pour James Bond il nous faut du puissant !
Quant au générique en lui-même, j’ai beaucoup aimé l’iconographie de la pieuvre qui en est le fil conducteur. Ils ont réussi à en faire un élément très sensuel, voire presque trop lorsqu’une silhouette de femme s’y dessine et que l’apparition un peu tardive de la silhouette de Bond m’a rassurée…
Les James Bond Girls
Que les féministes calment leurs ardeurs de manif pour qu’on les appelle les « James Bond Women », ou juste « Women » d’ailleurs, car de quel droit ? Pas de place pour le féminisme dans James Bond. Cela dit reconnaissons que l’une de ses « girls » lui sauve la vie au moins une fois dans Spectre ! Progrès !
Si l’on est très précis il y a 3 James Bond girls dans Spectre. La première passe un peu à la trappe et se fait délaisser par un James Bond occupé à traquer des méchants. Le salaud ! Rien à dire sur celle-ci.
La deuxième, c’est la divine Monica Belluci. Si, il faut bien avouer qu’elle est absolument magnifique, même si ce n’est vraiment pas ma personnalité préférée. L’alchimie entre les deux personnages est palpable et c’est sexy ! Malheureusement, la pauvre est relayée au rang secondaire et James l’abandonne un peu à son sort. On aurait aimé que cela continue, mais enfin…James Bond est ce qu’il est et ne s’attache pas aussi facilement. A moins que ?
La troisième est, malheureusement, la principale : Léa Seydoux. Doux Jésus, au secours. Bon alors passons sur le fait que depuis sa première apparition elle pue la méchante sous couvert de demoiselle en détresse, passons aussi sur le fait que je n’aime pas du tout cette actrice ni ce qu’elle dégage (cela m’a quand même rassurée de constater que mes collègues anglais qui n’avaient pas d’a priori étaient du même avis). Venons-en donc au fait : leur histoire d’amour n’a absolument AUCUN sens. Franchement, James, je sais que tu es fragile sous tes airs de bourru, mais quand même, soyons sérieux ! Les dialogues entre eux sont d’une niaiserie…En plus de cela, il n’y a absolument aucune alchimie entre eux sur la pellicule. J’avais envie de crier à l’écran « Rendez-nous Monica ! ». Malheureusement il a fallu supporter la Léa pendant tout le reste du film. Elle essaye bien de se la jouer intelligente hein, de jouer les femmes fortes et de résister à Bond, mais désolée Léa, ça ne prend pas ! C’est simplement ridicule. L’idée de te voir dans le prochain ne m’enchante pas, je te ne le cache pas !
Sinon, on aime toujours autant Moneypenny !
Pour conclure, ce James Bond est décevant si l’on en croit ces critères. Car oui, si l’on prend la peine de réfléchir, ce n’est franchement pas le meilleur des James Bond. Mais si l’on laisse son cerveau à l’ouvreuse avec nos 13 livres (oui, j’ai mal), un dimanche soir, on peut passer un bon moment et se moquer gentiment des incohérences sans que cela nous gâche le plaisir.
[NdlR : Hier, Ada avait adopté un autre point de vue, sur le même film, Spectre]
Pays d’origine : Grande-Bretagne, États-Unis
Avec : Daniel Craig, Monica Belluci, Léa Seydoux, Ralph Fiennes, Christoph Waltz, Ben Whishaw, Naomie Harris
Durée : 2h30
Date de sortie en France : 11 novembre 2015
Vu en : VO
26 novembre 2015
Merci Tatoe! 🙂
Hâte de voir le film pour le comparer à ton avis!