Aaaah Beigbeder ! La quintessence du bobo-intello. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il adapte un de ses bouquins sur le grand écran, lui-même j’entends. C’est maintenant chose faite. Et ça parle d’amour. Chouette ! Et de lui aussi hein, juste un tout petit peu !
Notre « héros » est donc un critique littéraire trentenaire qui divorce, doté d’une force de caractère équivalente à celle d’un gentil toutou à sa mémère qui vient de perdre sa maîtresse. On ne sait pas bien pourquoi mais enfin ça a l’air de le déranger. Au point qu’il va passer par une période de déprime peuplée de fête intense, de suicides en tout genre et de coups d’un soir, bien entendu. Sa déprime se conclut par l’écriture d’un livre qui lui permet d’exorciser tout son malheur.
En somme, le cas classique du mec malheureux d’être largué parce qu’il perd son petit confort de casé et de marié, mais qui, bien sûr, s’ennuyait sévère lorsqu’il était marié. Et comme par hasard, il prend conscience de cet ennui en particulier lorsqu’il fait la connaissance de la femme de son cousin.
Voilà le tableau du personnage principal auquel on est censés s’attacher. Pas facile…
Si on se laisse entraîner dans ce tourbillon de guest stars (apparemment JoeyStarr est devenu un accessoire chic) (néanmoins efficace), il est tout à fait possible de passer un bon moment.
Il faut admettre que ce « héros » puant est plutôt malmené tout au long du film et c’est assez agréable à regarder. Sans compter que certains dialogues sont assez savoureux.
En revanche, si vous cherchez une réflexion sur l’amour, passez votre chemin. De toute façon, le personnage principal (Gaspard Proust, mou du genou à souhait) n’est pas amoureux d’Alice (Louise Bourgoin, fraîche et virevoltante), il est obsédé par elle, tout au plus. Mais amoureux certainement pas. C’est d’ailleurs dit dans le film « Tu confonds amour et désir ». Et si ça c’est l’amour…eh ben merde alors, c’est bien vide. Pardonnez ma vulgarité !
Petites mentions spéciales aux personnages secondaires : le couple improbable campé par Frédérique Bel et Jonathan Lambert, notamment dans une scène où Lambert est assis sur les genoux de sa future femme et où ils nous font un parfait numéro de ventriloque, elle étant le marionnettiste et lui la marionnette. Quel beau tableau que cette représentation du mariage !
De même, JoeyStarr qui ne semble pas si intéressant au début du film – il joue le meilleur ami – offre au final un beau revirement de situation particulièrement drôle.
Sans parler des parents du héros (Annie Duperey et Bernard Ménez) qui donneraient des raisons de devenir névrosé à n’importe qui ; ni de l’éditrice, jouée par Valérie Lemercier.
Passé tous les clichés sur les relations hommes / femmes – plus de sexe après le mariage ; le pote gay hétérosexuel, comprendre avec lequel la fille veut une relation platonique (réplique qui a d’ailleurs beaucoup fait rire les hommes, et uniquement les hommes dans la salle), etc. On finit par passer un moment assez agréable et on rit ! Donc allez voir ce film comme une comédie romantique légère et amusante. Sans plus.
Un film de : Frédéric Beigbeder
Pays d’origine : France
Avec : Louise Bourgoin, Gaspard Proust, JoeyStarr, Jonathan Lambert, Frédérique Bel, Nicolas Bedos, Valérie Lemercier, Elisa Sednaoui, Anny Duperey.
Durée : 1h38
Date de sortie France : 18 janvier 2012
Vu en : VO (VF)
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23 février 2012
Je ne comprends pas que L.Bourgoin tourne autant avec la voix de poissonnière qu’elle se tape ! Elle figure première de mon top 5 des voix les plus dérangeantes du cinéma !