[Critique] 9 mois ferme – Albert Dupontel

Ce n’est pas sans une petite appréhension que je me suis rendue à l’avant-première de 9 Mois ferme : Albert Dupontel a un univers bien à lui, que j’apprécie beaucoup, mais un univers souvent assez trash, disons. Parfois un peu trop pour la petite mauviette que je suis. En plus le monsieur serait là, à la fin du film pour répondre à nos questions. Ouuuuh !

La juge Felder a une vie très organisée, principalement consacrée à son travail dans lequel elle excelle, et dont les hommes sont totalement exclus. Lorsqu’un jour, elle découvre qu’elle est enceinte de 6 mois, autrement dit la conception aurait eu lieu pendant la nuit du Nouvel An dont elle ne se souvient pas vraiment…

 

9moisferme_affiche.jpg

Avec un sujet plutôt sérieux au départ, Dupontel fait du scénario une farce complètement loufoque comme il sait si bien les faire. On rit beaucoup (cela faisait longtemps que je n’avais pas autant ri de bon cœur au cinéma !) et comme toute bonne farce qui se respecte, on sent une grande tendresse pour ses personnages chez le réalisateur.
Certaines scènes de cette histoire totalement improbable ont beau être comico-sanguinolentes, il y a aussi une grand délicatesse dans la réalisation de Monsieur Dupontel. Je suis toujours fascinée lorsque les cinéastes arrivent à filmer avec beaucoup de justesse les moments tout bête de la vie de tous les jours mais qui sont, parfois, très puissants. Plusieurs scènes sont de simples moments de gêne entre les personnages qui, pour certaines, finissent en éclat de rire pour le spectateur car le réalisateur a un humour très Monty Pythonesque. Mais ces scènes si simples ne sont pas les clichés qu’on a l’habitude de voir dans les comédies américaines. Et c’est très rafraîchissant.

Dupontel s’amuse beaucoup, lui aussi : des répliques croustillantes (« Qui vole un œuf, tue un veuf ! ») ; des personnages secondaires tels qu’un avocat bègue ou un juge descendant d’une lignée de noble tous plus laids les uns que les autres ; des clins d’œil dans les journaux télévisés (faites attention aux textes écrits sur l’écran) avec des featurings tels que Jean Dujardin en mime et Terry Gilliam (tiens, tiens !) en meurtrier cannibale…

 

9moisferme_Begue.jpg

En fait de moments trash, la scène la plus choquante du film est celle dans laquelle la juge essaie de mettre fin elle-même à la vie son enfant. Peut-être le seul moment où il n’y avait plus un bruit dans la salle.
Sandrine Kiberlain est très drôle : voir un personnage si sérieux friser l’hystérie est un plaisir dont on ne se lasse pas. Sans parler des pépites de seconds rôles et bien entendu du personnage de Dupontel (les sourires forcés et maladroits sont sa spécialité).

Une bien belle surprise donc, à savourer car les comédies drôles françaises sont assez rares pour qu’on leur fasse honneur !

Un film de : Albert Dupontel
Pays d’origine : France
Avec : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Philippe Uchan
Durée : 1h22
Date de sortie en France : 16 octobre 2013
Voir la bande-annonce

 

Author: Tatoe

Tatoe est une rousse cinéphile, collègue et consœur de Diraen et qui publiera essentiellement des critiques ciné - même si elle essaie secrètement de convaincre Diraen de la laisser faire des critiques musique sur ce blog (tout en pensant qu'en vrai elle serait infoutue de mettre des mots sur ce que la musique peut lui faire ressentir).

Share This Post On

Et vous, votre avis ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.